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    <<... l'histoire de la main gauche et de la main droite .Main gauche...Imparfaite , malhabile,hésitante,  et donc productrice salutairedu cafouillis et du doute. Main droite , assurée, ferme, détentrice du savoir faire, conductrice du génie humain. Avec elle , la maîtrise, la méthode et la logique. Attention,... Que tu penches un peu plus vers ta main droite,deux pas de plus , et voilà poindre la rigueur et la certitude , tu les vois ? Avance un peu plus loin encore, trois pas de plus encore et c'est la bascule tragique dans la perfection, dans l'impeccable , et puis dans l'infaillible et l'impitoyable. Tu n'es plus alors qu'une moitié d'homme qui marche penché à l'extrême sur ta droite, inconscient de la haute valeur du cafouillis, cruel imbécile fermé aux vertus du doute ; ... t'as deux mains, c'est pas fait pour les chiens .>>

                                                                                                                                       Fred Vargas ( Un peu plus loin sur ta droite, édition J'ai lu )


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     La Chanterelle           par Michel ECOFFARD       Edition L'HARMATTAN  
     
     
    " Ma pauvre Marie " pour sa mère , ou le "cas Marie " pour les spécialistes , personne ne la comprend cette enfant muette et solitaitaire , marquée d'un affreux stigmate de folie. Marie a peur et pour se protéger , Marie a un rêve secret , ce doux rêve de "L'homme en blanc" qui berce ses nuits depuis sa plus tendre enfance. Un paradis préservé jusqu'aux portes de l'adolescence où lui naît le désir de partir à sa rencontre. Il existe , elle en est sûre , Marie pour qui le rêve et la réalité s'harmonisent .
    Mais elle ignore , Marie si pure , que la raison interdit qu' une petite fille aime "L'homme en blanc", le violoneux Aveugle , même s'il connaît lui aussi le language des choses , même s'il sait le chemin pour l'emmener vers les "îles fortunées! "
     

    Michel ECOFFARD est de ces inventeurs d'âme dont la poésie repousse toujours les frontières de l'imaginaire . Visionnaire au coeur d'enfant , ses mots chantent nos paradis perdus , osent la beauté d'aimer , s'érigent en phare et ouvrent de secrètes voies entre les écueils de l'hypocrisie et de l'intolérance.
    Devenu malvoyant , il refuse ce perpétuel brouillard . Il s'invente un regard plein d'odeurs et de sons , de musique et de mots : Il écrit. Son oeuvre poétique , théâtrale et romanesque est celle d'un homme qui écrit comme il vit . Debout.
     

    Il y a quelques mois , j'ai participé à un stage théâtre sous sa direction et celle de sa compagne , Paul le Dior , fantastique comédienne . Ce fut un merveilleux cadeau de la vie pour moi , pour bien des raisons . Durant quatre mois , j'ai eu la chance de côtoyer Michel car il était notre metteur en scène mais aussi  , le spychologue de notre groupe !! Il nous avait écrit une pièce dans l'absurde , visant à dénoncer l'impact destructeur que peuvent avoir les médias sur notre société . Un homme facinant , d'une grande humanité . Ses actions sont multiples pour aider les personnes à réintégrer une vie sociale digne de ce nom . Il s'occupe aussi d'un groupe de non et mal voyants qui évolue régulièrement sur les planches . Un vrai millitant des causes justes ! Je me suis vu offrir ce livre que j'affectionne tout particulièrement . J'avais envie de vous le présenter car à sa lecture , entre les lignes , on y découvre de vrais trésors cachés . Juste un petit hommage à un homme hors du commun qui mérite grandement d'être connu ... Croyez moi sur parole !!!!!


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    C'est le même amour qui nous rend parfois si créatif , si fort , si enthousiaste , et d'autre fois , si vulnérable , fragile ou perdu .

    On n'aime pas quelqu'un pour sa beauté , je crois qu'on l'aime avant tout pour ce qu'il touche en nous .

    L'amour n'est ni un feu , ni un foyer de braises ardentes , c'est le ruisellement d'une source sacrée qui cherche à rejoindre tenacement une autre source , parfois même à contre courant .

    Le pessimiste dira : << Les femmes ont trop de désirs ! >>  L'optimiste ajoutera : <<Je l'espère de tout coeur ! >

    Il y a peu de remède à l'amour blessé , sinon d'apprendre à se respecter .

    Un amour entretenu par des gestes , des paroles et une confiance en réciprocité ne s'use jamais .

    C'est la grande force du sentiment amoureux , de nous permettre de n'être amoureux que d'une personne à la fois . Le sentiment d'amour est plus fragile , quand il nous laisse aimer et être déchiré entre plusieurs amours .

    Il y a des larmes humides, celles de la tristesse , celles silencieuses de la détresse , et celles plus sèches d'un désespoir qui ne peut se dire .

    Un poète Persan dit que pour retenir un éléphant , il faut un poteau , pour un cheval , il faut une bride , et pour retenir une femme , il faut un coeur . Que faut il pour retenir un homme ?

    Il est des amours qui savent affronter l'infidélité de l'autre , mais il en est peu qui permettent de résister à l'infidélité à soi .

     

    Pensées tendres à respirer au quotidien

    Jacques Salomé  " Editions Albin Michel "

     

     


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     Il était une fois une petite fille qui avait grandi trop vite, trop rapidement . non seulement dans son corps , dans ses jambes, dans ses bras, mais dans tout le reste.

    A huit ans, on lui demandait dêtre serviable, attentive, raisonnable. De ne pas se plaindre, de ne pas se mettre en colère, de ne pas faire de caprices, de ne pas avoir d'exigences. D'être grande , quoi !!

    Ne croyez pas que ses parents étaient des bourreaux . Oh , non, ils lui demandaient simplement :

    _Fais nous plaisir. Seulement cela , on ne te demande rien d'autre que dêtre gentille, que dêtre obéissante... Ce n'est pas difficile, ça !

    Comme cette petite fille n'avait jamais osé demander quelque chose, elle n'était jamais déçue. Elle ne savait pas si elle était heureuse ou pas. Elle n'avait pas de désir propre. Elle était sans attente. C'était les autres qui avaient des attentes à son égard. Et son plaisir à elle ... était de faire plaisir...aux autres! Du moins , l'imaginait elle . Quelque chose cependant aurait dû l'alerter, car les autres ne témoignaient pas beaucoup du plaisir qu'ils avaient à ce qu'elle soit " comme elle devait être " . Pour eux, cela allait de soi .

    Pour être tout à fait juste, je dois dire que quelquefois , le soir juste avant de s'endormir, quand elle suçait son pouce, le drap sous le nez, les yeux ouverts dans le noir, un sentiment d'injustice l'effleurait de son aile noire. Oh ...à peine !

    Elle imaginait aussi qu'il y avait un pays où les petite filles pouvaient être petites longtemps, longtemps. Un pays où les parents écoutaient les désirs des enfants, même s'ils ne les réalisaient pas toujours. Un pays où les enfants pouvait jouer à être grands mais seulement jouer...à être grands ! Certains soirs , elle imaginait , qu'elle partait pour ce pays avec un grand sac et qu'elle l'emplissait de rêves, de jeux, de rires et aussi de sanglots. Car vous l'avez devinez, cette petite fille ne pleurait pas du tout...<< puisqu'il fallait être grande >>

    La suite de l'histoire est étonnante.

    Il faudra que cette petite fille attende d'avoir quarante ans. Vous m'avez bien entendu, quarante ans, pour oser devenir petite, pour oser avoir des désirs impossibles, pour oser pleurer et rire . Pour oser danser et même faire des bêtises. Elle avait des enfants et un jour , sa propre fille lui demanda :

    _ C'est vrai maman que tu n'as jamais pu être petite quand tu étais petite?

    _ C'est vrai, j'ai vécu comme si je n'avais jamais eu ni le temps , ni l'idée, ni la possibilité dêtre petite. Oui, très tôt , lui dit elle , je suis devenue grande. C'est seulement aujourd'hui que je comprends. Tout c'est passé comme si mes propre parents n'avaient pas eu le temps de grandir, quand ils étaient enfants, et que moi , je devais être grande comme eux...

    Il arrive parfois à des ex-petites filles d'attendre longtemps , longtemps pour oser être enfin petites ....

     

                                                                                                                              Jacques Salomé

                                                                                                             Contes à guérir , contes à grandir  ( Albin Michel )


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